Etre le seul écolo dans son entourage et bien le vivre

Il arrive très souvent qu’un membre d’une famille ou d’un groupe d’amis entame sa transition écologique seul car les autres n’ont pas encore eu leur prise de conscience écolo. Si certains membres du groupe sont réfractaires à ce changement, des tensions et des frustrations peuvent apparaitre. Dans cet article, je vous donne des astuces pour bien vivre sa transition écologique sans avoir le soutien de son entourage.

Les types de réfractaires à la transition écolo  

Avant de vous parler de mes astuces concrètes pour être un écolo solo heureux, je pense qu’il est important de comprendre les différents types de réfractaires à la transition. Si vous avez entamé votre chemin vers un mode de vie plus écolo, vous avez probablement déjà été confronté.e à des arguments anti-écolo de la part de votre entourage. En effet, vous pensez que la lutte contre le réchauffement climatique devrait être la priorité de tous mais votre entourage pense que vous exagérez, qu’on a le temps, que quoi qu’il arrive on est foutus, ou que de toute façon, l’Homme s’est toujours adapté.

Pour nous aider à mieux comprendre les différents profils de réfractaires, l’université de Cambridge a identifié les 12 excuses habituelles qui justifient l’inaction climatique. Le fait d’en prendre connaissance vous aidera donc à y faire face plus facilement.

  • C’est d’abord aux autres d’agir : détourner la responsabilité (individualisme, compétition et détournement)
  • Des petits changements sont suffisants : se contenter de mesures marginales (techno-optimistes, beaux parleurs, compromis carboné, carottes sans bâton)
  • Cela sera trop compliqué : se concentrer sur les coûts (perfectionnisme politique, attention au développement, attention aux gilets jaunes)
  • On n’y arrivera jamais : capituler (catastrophisme, dictature verte)

Mes 6 conseils pour être le seul écolo de son entourage et bien le vivre  

1.    Définir votre « green limit »

Chaque personne a une « green limit » différente. Ce sont les valeurs, les changements sur lesquels vous ne pouvez pas faire de concession. Par exemple, cela peut être primordial pour vous que vos enfants mangent bio pour leur assurer une bonne santé. Ou encore, vous êtes devenu.e végétarien et ne vous sentez  plus capable de manipuler de la viande pour la cuisiner au reste de la famille.   

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Personnellement, ma green limit c’est :
– tendre vers le zéro déchet lorsque c’est faisable en pratique

– consommer au maximum bio, local et donc de saison

– réduire ma consommation de viande sans frustrations

– acheter des vêtements en seconde main ou des produits neufs éco-responsables et éthiques

– concevoir un habitat le plus autonome possible en énergie et en eau pour mes enfants et moi

– réaliser une reconversion professionnelle qui a un impact positif sur la planète et le vivant (coach en écologie et éco-lieu touristique)

– réduire mon empreinte carbone au niveau des transports (moins d’avion, trouver un véhicule plus écologique, optimiser mes trajets,…)
– sensibiliser un maximum de personnes à la transition écologique via ce blog et les réseaux sociaux

2.    Communiquer vos nouvelles valeurs écolos  

Il est primordial de faire connaitre ses nouvelles valeurs à son entourage pour qu’elles soient respectées. Votre façon de communiquer va jouer un rôle essentiel dans l’acceptation de votre transformation par vos proches. Il est clair que culpabiliser l’autre ou s’énerver n’a jamais fait avancer les situations. Je vous invite donc à :

  • Faire preuve d’empathie et de bienveillance : essayez de vous rappeler dans quel état d’esprit vous étiez il n’y a pas si longtemps  
  • Être tolérant.e : Vous avez bien évidement le droit d’exprimer vos besoins et vos convictions mais votre entourage aussi bénéficie de ce droit.
  • Parler de votre ressenti : « C’est important pour moi que… », « Je me sens triste quand… », « Je suis frustré.e lorsque… »
  • Etre patient.e : même si votre entourage ne semble pas adhérer à votre nouveau mode de vie dans l’immédiat, ils changeront peut-être d’avis dans quelques semaines ou quelques mois

3.    Changer ce qui n’impacte que vous  

Il y a beaucoup de changements que vous pouvez réaliser pour vous seul, sans que votre entourage ne soit impacté. Vous pouvez par exemple :

  • utiliser une gourde, des mouchoirs en tissu, des pailles réutilisables, des bee wrap, etc etc
  • acheter vos vêtements en seconde main ou vous tourner vers la mode éthique…
  • nettoyer vos oreilles à l’aide d’un oriculi, utiliser une brosse à dent à tête changeable
  • passer aux cosmétiques solides pour vos produits,
Les personnes qui ont lu cet article ont aussi lu :   Le zéro déchet pour les débutants

Pour les femmes :

  • vous initier au maquillage bio et vegan, utiliser des lingettes lavables
  • adopter les protections hygiéniques lavables (coupe menstruelle, protège-slips et serviettes lavables, culotte menstruelle…),
  • manger moins de viande ou devenir végé
  • prendre les transports en commun

Vous pouvez aussi aller lire mon article “le zéro déchet pour les débutants” pour trouver d’autres idées

4.    Sensibiliser en douceur  

Il est clair que ce n’est pas en culpabilisant vos proches, ni en étant agressif, ni en les harcelant que vous leur ferez modifier leurs habitudes. Je vous invite donc plutôt à :

  • Donner l’exemple : en agissant de manière éco-responsable, vous allez inspirer les autres et leur montrer que changer ce n’est pas bien compliquer.
  • Expliquer les faits scientifiques avec des données chiffrées
  • Exposer les avantages du point de vue économique et de la santé :
    • Réduire sa consommation de viande a des conséquences positives sur le budget (protéines végétales moins chères) et la santé (baisse des risques cardio-vasculaires et des problèmes intestinaux)
    • En mangeant bio, on limite les perturbateurs endocriniens, les pesticides et autres produits chimiques
    • Acheter en circuit court coûte parfois moins cher qu’en supermarché

Les personnes à sensibiliser peuvent être votre conjoint.e, vos amis, vos collègue, vos enfants. Par contre, si ce sont vos parents que vous essayez de sensibiliser, vous allez être confronté à une difficulté supplémentaire. En effet, selon le psychanalyste Jean-Claude Liaudet, « on assiste, sur le terrain environnemental, à une inversion générationnelle. Se faire rappeler à l’ordre par la jeune génération, c’est insupportable pour les parents ». il sera donc nécessaire de faire preuve d’encore plus de tact dans ce cas de figure.

5.    Trouver du soutien ailleurs

Les réseaux sociaux peuvent être d’une grande aide pour répondre à vos questionnements et pour trouver d’autres personnes ayant les mêmes valeurs que vous. Cela est d’autant plus vrai pour un jeune qui vit chez ses parents et qui n’a pas d’autonomie au niveau financier ou pour ses déplacements.

Je vous invite également à devenir membre de groupes écolo dans votre ville, votre école ou votre région. J’ai moi-même fait partie de la commission environnement de ma commune (mairie pour les français) jusqu’à mon déménagement récent.

6.    Apprendre à répondre aux remarques

Lorsqu’on vous fait une remarque sur votre mode de vie écolo, il peut arriver que vous ne sachiez pas quoi répondre. Ou tout simplement, que vous ayez peur de répondre à ces arguments sans pourrir l’ambiance, ou de passer pour le relou de service.

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Comme vu plus haut il existe plusieurs profils de réfractaires. Il n’existe donc pas de solution unique, parfaite et qui fonctionne avec tout le monde. Pour certains il faudra fournir des chiffres. Pour d’autres, faire appel aux sentiments. Enfin, pour certains, il faudra attendre qu’il fasse 50 degrés dans leur ville pour qu’ils commencent à se remettre en question…

Si une personne vous fait une remarque sur votre nouveau mode de vie, c’est que le sujet a touché quelque-chose de sensible chez elle : culpabilité cachée, peur du changement, rejet de la différence et de ce qui sort de la norme. Tout d’abord je vous invite à vous rappeler votre ancienne manière de penser (avant votre prise de conscience écologique). Cela vous aidera à ressentir de l’empathie pour cette personne qui n’a pas encore eu son éveil écologique.

Plus concrètement, pour répondre aux remarques, je vous invite à : 

-commencer par dire “je comprends ton point de vue, j’étais comme toi il n’y a pas si longtemps”

-analyser s’il est utile de commencer une argumentation ou s’il vaut mieux laisser tomber pour ne pas dépenser de l’énergie pour rien

-avancer des preuves scientifiques concernant d’une part les impacts nocifs sur l’environnement qui vous ont décidé à changer vos habitudes et d’autre part les impacts positifs que vos actions ont sur l’environnement.

-expliquer que même si votre changement engendre une petite perte de confort à votre niveau personnel, ce n’est pas si difficile à mettre en œuvre. De plus, l’impact positif au niveau du collectif est le plus important pour vous.


Enfin, si une personne vous fait des remarques répétées et que cela finit par vous peser, il pourrait alors être utile de vous interroger sur votre relation avec la personne. Avez-vous envie de continuer à la côtoyer ? Si c’est quelqu’un de votre famille ou votre conjoint, il serait bénéfique d’avoir une discussion plus longue et plus sérieuse pour partager votre ressenti lorsque vous recevez ces remarques et tenter de trouver une solution ensemble à ce problème. 

Et vous, vivez-vous avec des non-écolos ?  Quelles astuces aimeriez-vous partager avec nous ? Racontez-moi tout en commentaire, cela m’intéresse 😊

Sources :

Cambridge.org

Bonpote.com

psychologies.com

lasaladeatout.fr

greenweez.com

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Commentaires

4 réponses à “Etre le seul écolo dans son entourage et bien le vivre”

  1. Ah, j’adore. je me rappelle quand j’ai commencé à communiquer là dessus, notamment sur mon alimentation végétarienne, on m’appelait la mangeuse de graines. Mon argument : je ne t’oblige pas à manger comme moi, pourquoi tu veux m’obliger à manger comme toi? Et merci de nous décomplexer avec le dernier conseil : si certains sont trop lourd, s’éloigner. Bravo pour cet article, indispensable pour tout ceux qui s’engage dans cette démarche. Pour qu’ills ne lâchent rien.

    1. Merci Isabelle pour ton témoignage. J’ai aussi eu droit à quelques réflexions mais ce qui est encourageant c’est que ces personnes ont aussi commencé à modifier leurs habitudes quelques mois plus tard. C’est donc hyper motivant de constater que nos changements invitent les autres à s’y mettre aussi 🙂

  2. Je pense qu’on ne communique jamais assez les bénéfices que cela apporte pour soi-même.
    Par exemple, depuis 15 ans nous ne chauffons pas notre maison. Nous avons développé tout un tas d’autres astuces pour vivre confortablement.
    Vu la tailles des maisons que nous avons eues, c’est au bas mot 3.500€ par an que nous avons économisés.
    Avec ces 54.000 euros, nous avons acheté un petit appartement tout pourri qui avait en parti brulé, à retaper. Après une rénovation écologique, faite quasi intégralement avec de la récup, nous touchons désormais 700€ de loyer passifs tous les mois. Nous avons 36 et 42 ans respectivmeent et sommes déjà à la retraite (entre autre grâce à cela, mais aussi grâce à d’autres astuces écolo dans le genre…)

    1. Merci Céline pour ton témoignage super inspirant 🙂

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