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Dans notre société actuelle, il est souvent difficile de concilier vie privée et vie professionnelle. Nous passons notre vie à courir après le temps. Notre emploi du temps est millimétré, entre le travail, les trajets, les enfants, les tâches ménagères, les activités extra-scolaires, etc. Lorsque nous décidons d’entamer notre transition écologique, de nouvelles tâches viennent alors s’ajouter à une « to do list » déjà interminable. Certains parlent même de « troisième journée ». Dans cet article, je vous donne mes conseils pour mieux gérer la charge mentale écologique.
C’est quoi la charge mentale ?
Le concept de charge mentale fut théorisé dans les années 1980 par la sociologue Monique Haicault. C’est l’idée selon laquelle, au sein du foyer, une personne (majoritairement les femmes) – a sans arrêt l’esprit accaparé par l’organisation et la gestion de la vie domestique.
Selon la chercheuse Nicole Brais (Université Laval, Québec), la charge mentale est un « travail de gestion, d’organisation et de planification qui est à la fois intangible, incontournable et constant, et qui a pour objectif la satisfaction des besoins de chacun et la bonne marche de la résidence ». Il s’agit davantage de la charge cognitive associée à la gestion propre des tâches domestiques que de la réalisation de ces tâches.
Plus concrètement, la charge mentale, c’est avoir l’esprit sans cesse occupé par toute une liste de choses à faire. Par exemple : la liste des courses; inscrire les enfants à leur stage d’été; acheter un cadeau pour une fête d’anniversaire; ranger le linge; prendre des nouvelles de la famille; inviter des amis à souper, etc.
Et la charge mentale « écologique » ?
La charge mentale écologique est la charge cognitive relative à la préservation de l’environnement au moyen de pratiques quotidiennes. Les éco-gestes que nous mettons en place dans notre vie quotidienne viennent s’ajouter aux tâches domestiques et professionelles déjà difficile à gérer au jour le jour.
Sur le compte Instagram « Troisième journée », des femmes dénoncent la charge mentale écologique qu’elles endossent malgré elles en voulant vivre un mode de vie plus écologique.
Mes 4 conseils pour gérer la charge mentale écologique
Tout d’abord, j’aimerais souligner qu’avoir une conscience écologique est bien entendu une bonne chose ! Cependant, adopter un style de vie plus durable demande du temps et de l’énergie. Comment y arriver lorsque notre vie défile à 200 à l’heure et que nous nous sentons submergé.e.s par la montagne de choses à faire au quotidien ? Cette situation provoque un stress, une frustration et un sentiment de culpabilité. Ces ressentis sont d’autant plus grands que nous savons que l’avenir de nos enfants est en péril.
Il est clair qu’une solution miracle n’existe pas. Mais je vais tout de même tenter de vous donner quelques pistes pour vous aider.
1. Se concentrer sur les actions à maxi-impact
Si vous n’avez vraiment pas de temps à consacrer aux éco-gestes les plus chronophages, je vous invite à vous concentrer sur les actions qui ont le plus gros impact positif sur l’environnement. Nous entendons énormément parler du zéro déchet. Bien entendu, cette pratique est nécessaire mais si vous n’avez pas (encore) le courage de vous y mettre, je vous conseille de prendre ces actions à maxi-impact et facilement applicable dans un premier temps :
- Réduire ou éliminer sa consommation de viande (surtout la viande rouge). La production de bœuf génère à elle seule 25 % de toutes les émissions de gaz à effet de serre imputables à la production alimentaire mondiale. Cela ne vous prendra pas plus de temps d’acheter des protéines végétales que d’acheter de la viande. Et ce changement d’alimentation aura un impact positif sur votre santé et sur votre portefeuille. Que demander de plus ?
- Supprimer ou limiter ses trajets en avion. Par exemple, remplacez votre city-trip à Rome par une destination locale. Nous avons tous de magnifiques endroits près de chez nous à découvrir mais nous n’y pensons pas assez. J’ai posté quelques exemples de magnifiques paysages proches de chez moi sur mon compte Instagram.
- Baisser son chauffage de quelques degrés et mettre un pull. Cela ne vous prendra pas de temps et vous fera faire des économies.
- Bien choisir sa banque ! Cette action est bien souvent oubliée. Cependant, « les banques investissent massivement dans les industries polluantes et dépendent notamment largement des énergies fossiles », rappelle l’ONG Oxfam France. En 2018, Oxfam révélait que 70 % des financements énergétiques des banques francaises étaient orientés vers les fossiles contre seulement 20% vers les énergies renouvelables. Entre 2019 et 2020, BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale et BPCE ont même augmenté de 22 % leurs financements aux entreprises actives dans les énergies fossiles.
- Limiter ses trajets en voiture (transports en commun, vélo pour les trajets courts, etc). S’il n’est pas possible pour vous de vous passer d’une voiture, il existe tout de même des éco-gestes à mettre en place facilement :
- Choisir une voiture qui est petite et légère. Pour les vacances, il sera toujours possible d’en louer une plus grande
- Opter pour une voiture électrique. Même si cette solution n’est pas parfaite à cause des problèmes liés à l’extraction des métaux qui composent les batteries, cette option est tout de même préférable aux voitures à énergie fossile
- Pratiquer l’écoconduite pour diminuer sa consommation de carburant : bon entretien du véhicule, pneus bien gonflés, voiture peu chargée, vitesses passées aux bons moments
- Faire du co-voiturage pour les trajets vers le travail et l’école
Pour plus de détails sur l’impact chiffré de nos éco-gestes quotidiens, je vous propose de jetez un œil à cette infographie très parlante:
2. Oublier les produits « faits maison »
Si la fabrication maison de vos produits ménagers ou cosmétiques est vécue comme une corvée, je vous invite à vous simplifier la vie. Il existe une multitude de produits éco-responsables vendus par des artisans locaux. Posez la question à votre entourage, ils pourront certainement vous renseigner. En plus de vous libérer de cette tâche contraignante, vous participez à la croissance de commerces plus respectueux de l’environnement.
3. Réaliser qu’une partie de cette charge est temporaire
Selon Caroline Voyer, directrice générale du Regroupement des femmes en environnement, une fois les habitudes acquises, le mode de vie n’est plus perturbé par les changements mis en place. En effet, ce qui demande le plus d’énergie, c’est le fait de changer une habitude. Une fois que la nouvelle manière de fonctionner est ancrée dans le quotidien, il n’y a plus d’effort supplémentaire à fournir. Si vous en êtes au tout début de votre transition, ne vous découragez pas. Lorsque vous aurez pris vos nouveaux repères, vous vous sentirez apaisé.e et en ligne avec vos valeurs.
4. Accepter de ne pas être parfait.e
La charge mentale est ressentie plus intensément par les personnes perfectionnistes qui veulent que tout soit parfait. Cela vous parle ? S’autoriser à se lâcher la grappe de temps en temps vous permettra de réduire votre charge mentale écologique. Nous avons tous des contraintes matérielles, financières ou autres qui rendent la mise en place d’un geste vert difficile, voire insurmontable. Si votre boulot vous oblige à prendre l’avion tous les mois, vous n’allez pas démissionner du jour au lendemain. Si vous vivez à la campagne, il sera plus compliqué de réduire vos trajets en voiture, etc. Même les écolos les plus engagés ont le droit de lâcher du lest de temps en temps sans culpabiliser. Par exemple de mettre de côté certains gestes verts quand ils sont en vacances, de ne pas cuisiner maison les soirs de flemme.
L’un des quatre accords toltèques consiste à « faire de son mieux chaque jour » et de respecter son rythme et son niveau d’énergie. Lorsque vous vous sentez nul.le de ne pas faire mieux, je vous invite à réfléchir au chemin déjà parcouru et toutes les actions déjà mises en place. Cela vous remontera le moral, ça fonctionne à tous les coups 😉
Et vous, ressentez-vous cette fameuse charge mentale écologique ? Quelles astuces aimeriez-vous partager avec nous pour mieux gérer sa transition écologique au quotidien ? Racontez-moi tout en commentaire, cela m’intéresse 😊
Sources :
Ouest-France.fr
Commentaires
16 réponses à “Charge mentale écologique : comment la gérer?”
Bonjour
Pour ma part, j’avance par étape. Quand une habitude est bien rodée, je me fixe un nouvel objectif. Sinon, je pète les plombs, c’est vrai que ce n’est pas facile. En ce moment, je fuis les supermarchés et les suremballages, ça me rend folle ! Alors, j’achète en vrac, je fais mes propres produits ménagers, je prépare des conserves maisons… Je fais parti aussi d’une AMAP. Je réflechis encore à d’autres solutions.Merci Anne pour ton témoignage. Changer un geste à la fois c’est une très bonne manière de faire pour éviter la charge mentale, bravo 🙂
J’ai beau être un homme votre article me parle énormément. Personnellement je sais que mon axe d’effort (car je ne pourrai pas y renoncer totalement) se situe au niveau de ma consommation de viande. Les chiffres que vous citer font vraiment réfléchir… Merci
Merci Nicolas pour votre commentaire. La charge mentale concerne souvent les femmes mais c’est clair que de nombreux hommes sont eux aussi touchés par ce problème. J’ai fortement diminué ma consommation de viande au cours des dernières années et cela me manque de moins en moins. Mes nouvelles habitudes sont bien ancrées dans mon alimentation 🙂
Le point 4 m’est le plus difficile à tenir, au point d’en avoir fait un véritable burn-out. Aujourd’hui, j’ai choisi mes “combats”, mais c’est dur dur de ne pas pouvoir être irréprochable. Aucune solution ne l’est à l’heure actuelle 😓
Merci Helene pour ton témoignage. Choisir ses combats est une très bonne idée. Comme tu dis, souvent les alternatives ne sont pas encore idéales mais la société évolue dans la bonne voie, on fera mieux chaque jour, une geste à la fois 🙂
Bonjour 👋
Effectivement, on se donne un vraie charge mentale là-dessus.
De notre côté, on arrive de plus en plus à rendre quelques gestes automatiques (réduction de notre consommation de viande, moins utiliser notre voiture/van, etc.). Etant donné que pour nous, c’est maintenant quelque chose de normal, on peut se concentrer sur ce qui nous demande un peu plus de réflexion.
Finalement, on avance par étapes.
Merci Johanna pour ton commentaire 🙂 C’est super de recevoir le témoignage de personnes déjà bien avancées dans leur transition qui confirment que les écogestes deviennent automatiques après quelques temps. Je pense que ça encorage et motive ceux qui débutent.
Pour moi la phrase clé à retenir de cet article est “Accepter de ne pas être parfaite”
Si chacun fait ce qu’il peut à son niveau, bien des choses seront déjà différentes. Inutile de se culpabiliser (ou de culpabiliser les autres) parce qu’on a fait un “écart” – le plus important, c’est de faire ce qu’on peut, avec les moyens qu’on a.
En tout cas merci pour ce bel article qui invite à la réflexion !Merci Jessica pour ton commentaire 🙂 Faire ce qu’on peut avec les moyens qu’on a résume très bien le message que je voulais faire passer dans cet article
Bonjour, merci pour cet article. Effectivement, je pense que l’on ne peut pas ignorer aujourd’hui l’impact de notre façon de consommer sur notre charge mentale. La surcharge d’objets, la course effrénée vers le toujours “plus” nous empêche de revenir à l’essentiel et de ce décharger de certaines choses pas tellement utile ni pour la planète ni pour notre bien-être.
Merci beaucoup Marina pour ton commentaire 🙂 Tu as raison, le retour à l’essentiel et à la sobriété heureuse permet de réduire la charge mentale et donc de nous sentir mieux 🙂
Me concernant, ce n’est plus une charge mentale. C’est plutôt naturel. Car à la base, je suis une personne qui aime la simplicité et qui s’adapte facilement au changement. Comme tu le précises dans l’article, je trouve important de se lâcher la grappe, pour ne pas qu’il y ait trop de décalage entre le rêve et la réalité.
Merci beaucoup Bastienne pour ton commentaire. C’est très motivant pour les autres de lire des témoignages de personnes déjà bien avancées dans leur transition et qui confirment que la charge mentale diminue lorsque les habitudes sont bien ancrées 🙂
Bonjour,
C’est vrai qu’il est difficile d’avoir un rythme de vie soutenu et une démarche écologique. Combien de fois je me laisse tenter par la voiture alors que j’avais prévu d’utiliser le vélo car je suis en retard et que je veux aller plus vite ! Quand c’est plus rapide et que l’on est pressé on remets l’action à demain 🙁
De mon côté en décoration d’intérieur, je pousse à réutiliser l’existant plutôt qu’au nouvel achat ou à l’achat seconde main ! Je suis bien d’accord, “faisons de notre mieux chaque jour”.Merci Virginie pour ton témoignage. En effet le manque de temps est un énorme frein à la transition écologique. Mais nous faisons de notre mieux; c’est le principal 🙂
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