Lorsqu’on entame une transition écologique, cela entraine forcément une modification de notre mode de consommation dans plusieurs domaines dont celui de la mode. J’étais personnellement une grande addict du shopping. Après plusieurs années durant lesquelles je n’ai presque acheté aucun vêtement, j’ai récemment décidé d’acheter quelques pièces issues de la mode éthique aussi appelée slow fashion. Dans cet article, je vous donne 6 conseils pour adopter la mode éthique.
Les impacts socio-environnementaux de la mode en chiffres
Tout d’abord, il m’a semblé important de vous partager quelques chiffres alarmants sur l’industrie textile qui engendre des impacts socio-environnementaux désastreux à l’échelle mondiale. Selon Oxfam1 :
- L’industrie textile est le troisième secteur le plus consommateur d’eau dans le monde après la culture du blé et du riz. La production de textile utilise 4% de l’eau potable disponible dans le monde.
- Le secteur du textile émet 2% des émissions de gaz à effet de serre mondiaux.
- Le polyester représente 70% de la production de matière première issue du pétrole. Cette production est responsable de 31% de la pollution plastique des océans. Cela correspond à 500 000 tonnes de micro plastiques reversées dans les océans, l’équivalent de 50 milliards de bouteilles en plastiques.
- Un jean parcourt en moyenne 65 000 km du champ de coton au magasin de vente, soit 1,5 fois le tour de la planète.
- En Europe, 4 millions de tonnes de déchets vestimentaires sont jetés par an. 80% sont jetés en décharge ou incinérés.
- 70% des vêtements qui constituent notre garde-robe ne sont pas portés.
- Chaque année, un Français achète 9kg de vêtements et en donne 3 kg.
- En moyenne, les vêtements sont portés 7 à 10 fois.
- L’équivalent d’une benne de vêtements est jetée chaque seconde dans le monde.
- 111 millions d’enfants de moins 15 ans exercent un travail dangereux à travers le monde. Au Bangladesh, 15% des enfants issus des bidonvilles de la capitale de Dacca âgés de 6 à 14 ans exercent un travail à temps plein. Déscolarisés, ils travaillent 64 heures par semaine pour 30 euros par mois.
- Passés 14 ans, le pourcentage d’enfants issus de bidonvilles travaillant dans l’industrie textile passe à 50%.
- Les femmes représentent 60 millions de travailleurs au sein de l’industrie textile dans le monde. Elles ont un volume horaire journalier de 12 heures pour un gain de 1,5 centimes par pièce (soit 0 ,6% du prix du produit confectionné).
Cela fait réfléchir n’est-ce pas ? Pour apprendre comment remédier à ce constat catastrophique, lisez la suite 😉
La slow fashion, c’est quoi2 ?
La slow fashion, c’est une vision responsable, durable et transparente de la mode. C’est une invitation à consommer moins et mieux. Le but est de préférer aux achats impulsifs de vêtements bon marché, l’investissement dans des habits durables et le prolongement de leur utilisation.
- Design : La slow fashion cherche à créer des designs intemporels et neutres en utilisant un maximum de matières premières renouvelables (ex. coton biologique) et/ou recyclées (ex. plastique PET pour du polyester).
- Production : Un focus est mis sur la transparence des chaines d’approvisionnement pour aider les consommateurs à effectuer des achats informés. De plus, un accent important est mis sur la construction de relations commerciales de long terme avec les fournisseurs et leurs travailleurs.
- Consommation : La slow fashion se concentre sur l’éducation des consommateurs, afin qu’ils jouent un rôle actif dans le choix de leurs vêtements. En matière de sensibilisation, l’utilisation de certains des codes communicationnels de la fast-fashion ainsi que l’amélioration de l’esthétique des produits durables permet d’atteindre des publics peu ou pas sensibilisés aux problèmes socio-environnementaux. Par ailleurs, une grande importance est donnée au développement d’une histoire, d’une relation personnelle entre le consommateur et ses vêtements.
6 conseils pour adopter la mode éthique
1.Réfléchir avant d’acheter
Avant chaque achat, posez-vous ces quelques questions et n’hésitez pas à prendre quelques jours pour y répondre :
- N’ai-je pas déjà un article similaire ?
- Puis-je combiner cet article avec au moins 3 pièces de mon dressing ?
- Est-ce que je pourrai porter cet article à 3 occasions différentes ?
- Pourrais-je le trouver ailleurs dans un circuit plus éthique ?
- En ai-je vraiment besoin ou est-ce un achat compulsif ?
2. Valoriser le contenu de son dressing
Votre dressing est plein à craquer et pourtant vous n’avez rien à vous mettre ? La customisation, l’upcycling, la modernisation ou simplement l’ajustement pourront vous faire aimer vos anciennes tenues à nouveau.
L’upcycling est la récupération des matériaux ou des produits dont on n’a plus l’usage afin de les transformer en matériaux ou produits de qualité ou d’utilité supérieure. Exemple : l’utilisation de pièces de jeans ou de chemises pour faire des sacs ou des caleçons. Pour découvrir comment réaliser de l’upcycling de déco, vous pouvez lire mon article « Slow déco : Upcycling ou comment allier créativité et écologie« .
3. Choisir des marques éthiques
Si vous avez vraiment besoin d’un nouveau vêtement et que vous n’êtes pas encore prêt.e à acheter en seconde main, choisissez une marque écologique et éthique. Ces marques respectent un ou plusieurs des critères suivants :
- utiliser des fibres recyclées ou créer leurs collections à partir de chutes de tissus
- se concentrer sur le respect des travailleurs (et de leur rémunération) en localisant leur production en Europe. Cela permet en plus de réduire les distances de transport
- investir dans des procédés moins riches en eau
Vous pouvez vérifier la présence de labels et de certifications. Certains se concentrent sur le respect des conditions de travail, l’absence animale dans le processus de fabrication et d’autres sur le caractère écologique. Choisissez-les selon vos convictions et préférences.
4. Privilégier quelques pièces durables
L’écoconception est le contraire de l’obsolescence programmée. L’idée est de rallonger (au lieu de diminuer) intentionnellement la durée de vie d’un produit. Le but est de travailler sur la longueur des fibres, la qualité du tissage ou la solidité des coutures afin de concevoir des vêtements qui durent plus longtemps.
Je vous invite donc à privilégier des articles intemporels et de bonne qualité en fibres naturelles comme le lin ou recyclées. Cela vous permettra de les réutiliser aux fils des années et des modes. Vous verrez qu’il est tout à fait possible de trouver un style unique, en misant sur un dressing minimaliste et malin en investissant dans quelques pièces sobres mais fortes et des accessoires funs.
5. Acheter en seconde main
Il existe plusieurs alternatives à l’achat de neuf : friperies, vides dressing, brocantes, troc, sites de revente, etc. La seconde main a l’avantage d’être respectueuse de l’environnement et permet de faire des économies.
6. Louer ses vêtements
La location de vêtements est un nouveau concept tendance. Cette pratique tend à diminuer la consommation globale de vêtements tout en permettant de renouveler sa garde-robe ou de tester de nouveaux styles.
J’espère que ces quelques conseils vous aideront à faire des choix éclairés lorsque vous ferez du shopping. Changer nos modes de consommation prend du temps et adopter de nouvelles habitudes n’est pas toujours évident. Mais au fond de nous, nous savons tous que nous ne pouvons pas continuer à acheter des t-shirt à 3 euros chez H&M ou Zara. Des alternatives existent, privilégions-les !
Si vous avez aimé cet article ou que vous avez des conseils à partager, n’hésitez pas à laisser un commentaire 😊
Sources :
1 https://www.oxfamfrance.org/agir-oxfam/impact-de-la-mode-consequences-sociales-environnementales
2 https://oxfammagasinsdumonde.be/content/uploads/2020/11/OMM-Slow-fashion_WEB.pdf
http://modeinbelgium.com/comment-adopter-le-slow-fashion/
J’adore ce genre de sujet, merci d’avoir remis des statistiques et merci pour cet article clair et beau ! Je me suis retrouvée face à un problème lorsque je n’achetais plus rien de neuf dans les magasins traditionnels : prise de 2 tailles en 2 ans. Du coup j’ai galeré à d’abord trouver ma taille et le style qui me plaît. Certaines alternatives seconde main n’ont pas fait effet… Je partage 😊
Merci Valériane pour ton commentaire. C’est clair que consommer éthique ce n’est pas évident au début. Il faut arriver à trouver de nouveaux endroits ou sites qui nous correspondent 🙂