Comment favoriser la biodiversité dans son jardin

La principale cause de la diminution de la biodiversité est l’exploitation massive et non raisonnée des ressources de notre planète. Les sols sont surexploités, les surfaces naturelles régressent ou subissent une pollution massive. Il est clair que nous ne pouvons pas faire grand chose à notre niveau pour stopper la déforestation en Amazonie à part diminuer notre consommation de produits conçus à base d’huile de palme, bœuf, cuir, cacao, soja, caoutchouc naturel et pâte à papier. Mais nous pouvons tout de  même faire notre part du colibri à notre échelle en favorisant la biodiversité dans notre jardin. C’est ce que nous allons voir ensemble dans cet article.

Les menaces sur la biodiversité en chiffres

  • La Terre est confrontée à la 6ème extinction massive, la première depuis la disparition des dinosaures il y a environ 65 millions d’années.
  • 2 espèces de vertébrés ont disparu en moyenne chaque année depuis un siècle.
  • Une espèce animale ou de plante disparaît toutes les 20 minutes (26 280 espèces disparues chaque année).
  • Près d’un quart des espèces animales et végétales pourrait disparaître d’ici le milieu du siècle en raison des activités humaines.
  • Plus d’un million d’espèces animales et végétales sont en danger d’extinction (sur 8 millions, dont 5,5 millions d’insectes)

Quelles sont les conséquences de la diminution de la biodiversité ?

Impact sur notre santé : La biodiversité est le gage d’une alimentation variée et équilibrée incluant de multiples sources de nutriments. En effet, les insectes comme les pollinisateurs jouent un rôle indispensable dans la croissance et l’évolution de nos fruits et légumes par exemple.  La biodiversité affecte aussi les risques sanitaires. Les études montrent que plus un écosystème est riche en biodiversité, moins la diffusion des virus ou bactéries pathogènes est facile.

Fragilisation de notre écosystème : Les méta analyses scientifiques expliquent que la biodiversité est un facteur de stabilité pour les écosystèmes. En effet, plus un écosystème dispose d’une biodiversité variée, plus il résiste aux “aléas”. La disparition de certaines espèces favorise l’érosion, les inondations les glissements de terrain ou les incendies.

Dégradation de la qualité de l’air et de l’eau : Les espèces végétales et sous-marines produisent l’air que nous respirons. La diminution de la biodiversité pourrait ainsi conduire à une production d’air de plus en plus pollué et renouvelé moins souvent. Concernant l’eau, c’est pareil, les plantes agissent comme des filtres, des purificateurs. Leur disparition diminue donc la qualité de l’eau que nous buvons.

Comment faire concrètement pour favoriser la biodiversité dans son jardin ?

1.   Tondre autrement   

La tonte est un geste anti-écolo, mais également une perte de temps et d’argent. Les personnes possédant un jardin consacrent en moyenne deux heures par semaines à tondre leur pelouse. Tondre son gazon à ras a pour conséquence de supprimer les zones refuges de beaucoup d’animaux. Tous les ans, des centaines de hérissons, insectes, amphibiens, musaraignes, ou encore oiseaux, sont blessés, voire tués, par les lames de nos tondeuses. Je vous invite donc à mettre en place les actions suivantes :

  • Retarder la première tonte du printemps
  • Parcourir votre pelouse à pied avant de tondre, afin d’inciter les petits animaux à se rendre compte de votre présence et s’enfuir
  • Commencez par tondre le centre de la pelouse pour laisser la possibilité aux animaux fuir
  • Tondre 1 à 2 tiers de pelouse maximum
  • Utiliser le mulshing pour nourrir la terre
  • Laisser 6 cm de hauteur pour ne pas tondre les petites fleurs (pâquerettes, pissenlits, etc)
  • Passer à l’éco-pâturage (mouton, chèvre, poule, canard, etc)

2.   Planter des fleurs mellifères et des plantes indigènes

Si vous décidez de planter des végétaux, je vous conseille de choisir des plantes indigènes qui poussent de façon naturelle dans votre région et sont adaptées au climat et aux saisons. Elles sont donc plus résistantes que les espèces exotiques et demandent moins de soins (arrosages, engrais…). De plus, la faune est habituée aux plantes locales. Les animaux vivent en équilibre avec elles depuis longtemps. Ils y trouvent abri et nourriture de façon naturelle. Ces plantes sauvages se ressèment aussi spontanément chaque année.

Ensuite, planter des fleurs méllifères permettra de fournir nectar et pollen aux insectes pollinisateurs. Il existe de nombreuses fleurs mellifères telles que la menthe, la bourrache, la lavande, la reine des prés, etc.

3.   Éviter les pesticides et engrais chimiques  

Les pesticides ont un impact très négatif sur la biodiversité. Ils peuvent avoir des effets toxiques sur le court terme sur les organismes qui y sont directement exposés, ou des effets sur le long terme, en provoquant des changements dans l’habitat et la chaîne alimentaire. Je vous invite donc à utiliser de l’engrais bio et à trouver des alternatives aux pesticides chimiques comme par exemple :

  • l’eau de cuisson des pommes de terre ou un mélange eau-sel-vinaigre pour éliminer les mauvaises herbes
  • l’oignon, l’ail, l’ortie et le piment contre les pucerons
  • l’extrait de pépin de pamplemousse contre les insectes
  • le marc de café contre les escargots et les limaces

4.   Éviter les pollutions sonores et visuelles   

Il vaut mieux éviter d’éclairer votre jardin la nuit. En effet, les animaux ont besoin d’obscurité la nuit notamment pour ne pas perturber leur cycle et pour les protéger des prédateurs. De plus, cela vous fera des économies d’électricité.

D’autre part, le bruit a également plusieurs effets néfastes sur la faune : il affaiblit le système immunitaire, brouille la communication, oblige les oiseaux à moduler leurs chants et perturbe la pollinisation. Je vous invite donc à ne pas mettre la musique trop fort ni trop longtemps dans votre jardin, surtout au printemps lors de la période de reproduction.

5.   Créer des habitats variés pour la faune    

Il existe plusieurs types d’habitat faciles à mettre en place dans votre jardin :

  • tas de bois mort ou de tas de feuilles mortes
  • des tas de pierres
  • talus de sable et de terre
  • touffes d’herbes hautes et de mousse
  • nichoirs et hôtels à insectes
  • haie champêtre (charme, érable, saule, aubépine, prunellier, sureau, viorne, sorbier, etc.)
  • plantes grimpantes mellifères (lierre, chèvrefeuille, clématite)
  • marre pour les grenouilles, crapauds, tritons et autres insectes comme les libellules

Et vous, avez-vous déjà mis en place certaines choses dans votre jardin ? Quels sont vos conseils ? Racontez-moi tout en commentaire, cela m’intéresse 😊

Sources :

planetoscope.com

futura-sciences.com

ouest-france.fr

laboratoires-roig.com

youmatter.world

ecoconso.be

bioalaune.com

monjardinmamaison.maison-travaux.fr

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6 Comments

  1. rmibonnet

    Prendre soin de notre planète, devrait être notre priorité absolue. J’ai bien aimé cette façon de préserver notre biodiversité 😉

    1. achastreux

      Tout à fait d’accord 🙂 merci pour ton commentaire 😉

  2. marion

    Quel bel article !
    déjà, niveau présentation, il est très agréable, facile à lire…
    et puis merci pour toutes ces pistes si précieuses.
    Le sujet développé ici est tellement crucial.
    Bientôt nous serons dans un oasis où le « prendre soin » de la terre, la biodiversité, sera un de nos fondamentaux.
    Merci !

    1. achastreux

      Merci Marion pour ton commentaire 🙂 C’est un super projet que tu as là, je vais aller voir ton site pour en savoir plus 😉

  3. Laura de Ma Petite Forêt

    Merci pour ces gestes qui préservent la biodiversité ! L’une des démarches (à long terme !) que j’ai mise en place est l’éducation des enfants dans et par la nature ! La sensibilisation des enfants à la gestion de la biodiversité et aux problématiques environnementales me semble essentielle pour que les générations futures mettent en place ces gestes (et bien d’autres, qu’ils inventeront !) à leur tour !

    1. achastreux

      Merci Laura pour ton témoignage, quelle magnifique idée tu as eue! Il est clair que la sensibilisation et l’éducation de nos enfants sont cruciales pour l’avenir de notre planète.

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